Massacre à la tronçonneuse (sonnet)

Un vaillant bûcheron fatigué du labeur
Regagnant par les bois sa petite chaumière,
Aperçut, du chemin qui bordait la clairière,
Une troupe de scouts qui chantaient tous en choeur.
 
Dirigeant son pas gourd vers la tendre clameur
Il arma brusquement sa tronçonneuse austère,
Puis courut promptement vers la bande pubère
Qui s’enfuit aussitôt en pleurant sa terreur.
 
Mais un des galopins qui mangeait son gâteau
N’entendit pas la chaîne approchant de sa peau
Car pour son grand malheur ce gamin était sourd.
 
Le forcené criard et brandissant en l’air
La tremblante machine au bout de son bras lourd, 
Eventra le marmot de sa langue de fer.