Près du Pont (texte libre)
Dim 30 Juin - 18:09
Est-il encore un humain, dans cette niche de pierre,
Allongé comme un tronc mort, le souvenir en haillons,
Imprégné jusqu’en son coeur des plus sordides éthers
Que la ville, sous les ongles, a noircis de ses poisons ?
Il se meut comme un géant qu’on aurait tiré de l’eau
Et que l’air aurait flétri, saisissant sa peur d’enfant.
Il s’endort tel un mendiant dans sa couette d’oripeaux,
La joue rude, les yeux lourds et le songe suppurant.
Près des arches assoupies qui ondulent au reflet
De la longue pénitence d’un flot noir et profond,
Le vent passe, confident, se faufilant en secret
A sa dépouille de cuir aux invisibles frissons.
Souviens-toi de ce matin, esseulée sur le perron,
Quand ton enfant s’éloignait orgueilleux et conquérant !
Ne serait-ce pas son ombre passant au pied du pont,
Repliée sur son effroi et imbibée de son sang ?
Allongé comme un tronc mort, le souvenir en haillons,
Imprégné jusqu’en son coeur des plus sordides éthers
Que la ville, sous les ongles, a noircis de ses poisons ?
Il se meut comme un géant qu’on aurait tiré de l’eau
Et que l’air aurait flétri, saisissant sa peur d’enfant.
Il s’endort tel un mendiant dans sa couette d’oripeaux,
La joue rude, les yeux lourds et le songe suppurant.
Près des arches assoupies qui ondulent au reflet
De la longue pénitence d’un flot noir et profond,
Le vent passe, confident, se faufilant en secret
A sa dépouille de cuir aux invisibles frissons.
Souviens-toi de ce matin, esseulée sur le perron,
Quand ton enfant s’éloignait orgueilleux et conquérant !
Ne serait-ce pas son ombre passant au pied du pont,
Repliée sur son effroi et imbibée de son sang ?
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