Météo du temps qui passe
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tapanur
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Manuel le Taureau (octosyllabe) Empty Manuel le Taureau (octosyllabe)

Sam 29 Juin - 15:45
Au Paradis des Animaux, sur un nuage de verdure,
Vivait Manuel, un taureau, il me conta ses aventures.
 
« J’étais Manuel, un taureau fort débonnaire et un peu gras,
Mort d’une estocade au garrot, l’issue fatale d’un combat.
Mais je dus être un peu naïf, c’est très courant chez les bovins !
Mon cousin Paul il est rosbif chez un boucher de Saint Quentin !
 
Tout commença un jour de mai quand mon ami Josélito
Vint dans l’herbage où je paissais et me saisit de son lasso.
Je le suivis, sans résister, pensant que l’homme m’entraînait
Vers cette étable protégée de l’orage qui menaçait.
 
Mais que nenni ! Il me poussa, et sans la moindre précaution,
Dans une cage au plafond bas, à la remorque d’un camion.
Et nous roulâmes très longtemps dans un vacarme métallique,
Laissant au loin la paix des champs et les effluves bucoliques.
 
Je commençais à m’assoupir, bercé de rêves animaux,
Quand les deux portes s’entrouvrirent d’un grondement de chaos,
Laissant paraître peu à peu des paysages inconnus,
Des milliers d’êtres mystérieux qui emplissaient de grandes rues.
 
Rapidement on m’entraîna, le long d’un couloir inquiétant,
Vers un local au ventre froid où je m’installai sagement,
Goûtant au calme retrouvé et au silence bénéfique
De cet enclos improvisé de linteaux noirs et quelques briques.
 
Et puis soudain je vis le jour et le spectacle des tribunes,
Au terrifiant tumulte sourd des bien pensants de Pampelune
Qui déclamaient, en me voyant, quelques rageuses invectives,
Comme l’on souffle au feu mourant pour que la braise se ravive.
 
Au beau milieu du bac à sable un homme isolé se tenait.
Il avait l’air assez aimable, à le rejoindre me conviait.
Croyant revoir Josélito je pris mes pattes à mon cou
Et puis fonçai, au grand galop, vers mon camarade andalou.
 
Rapidement je remarquai qu’en approchant du personnage
Je ne reconnaissais les traits bien familiers de son visage
Et, quand je fus à sa hauteur, il fit un pas sur le côté
Puis, je sentis une douleur et entendis un grand « Olé! »
 
Fort intrigué je décidai une seconde tentative,
Pris mon élan et retournai vers le costume aux teintes vives,
Mais à nouveau l’homme esquiva et je perçus en haut du dos
Comme le fil d’un coutelas qui aurait pénétré la peau.
 
C’en était trop qu’on se le dise et, tout animal que je fus,
Je ne souffre pas la bêtise et de surcroît d’un inconnu !
Ainsi je pris la décision de dialoguer quelques instants
Avec ce pâle fanfaron qui s’amusait de mon tourment.
 
Mais en réponse à ma candeur le triste sire s’empressa
De me piquer, avec ardeur, sa banderille dans le gras,
Sous les sauvages ovations de jouvencelles hystériques
Qui posaient l’oeil au pantalon de l’Hidalgo Psychédélique.
 
Quand le dialogue reste vain on se prépare à guerroyer !
J’allais m’occuper du pantin et de mes cornes, l’empaler.
Mais au moment de transpercer le bide ferme du quidam,
Je fus surpris par son épée qui me brûla comme une flamme.
 
Et j’étais mort, un point c’est tout, sans rien comprendre des humains
Qui vous caressent sur les joues et puis vous tuent de l’autre main.
Mais à présent je suis heureux au Paradis des Animaux,
Où ne brûle jamais le feu des vanités de l’homme sot ! »
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